Les faux appels de la CAF, d’EDF ou d’une banque gagnent en sophistication en 2025. Ils visent à récupérer des codes, des accès ou à provoquer des validations d’opérations non désirées.
Comprendre les techniques et vos droits permet d’agir vite et de limiter les pertes financières. Pour agir sans hésitation, gardez en tête les mesures essentielles listées ci‑dessous.
A retenir :
- Numéros officiels affichés dans l’application mobile de la banque
- Codes SMS strictement non communiqués par téléphone à un tiers
- Validation d’opérations initiées uniquement par le client titulaire du compte
- Signalement rapide aux autorités et à la banque en cas d’usurpation
Après ces repères, techniques des faux appels de la CAF, d’EDF et des banques
Les escrocs combinent usurpation d’identité, spoofing et phishing pour tromper les victimes en 2025. Ces méthodes ciblent autant les clients de la BNP Paribas que ceux de la Caisse d’Épargne ou de La Banque Postale.
Selon le ministère de l’Intérieur, le « ping call » et les SMS frauduleux restent massifs et efficaces sur la crédulité. Selon la police nationale, l’usage de numéros usurpés crée une fausse confiance qui neutralise la vigilance.
Technique
Mode opératoire
Signes révélateurs
Cibles fréquentes
Spoofing d’appel
Usurpation du numéro officiel de la banque
Demande urgente de code, mise en pression
Clients bancaires et retraités
SMS frauduleux (smishing)
Liens vers site miroir ou numéro surtaxé
URL étrange, fautes, numéro inconnu
Abonnés mobiles, clients EDF
Phishing par courriel
Courriel imitant EDF ou l’administration
Adresse expéditeur non conforme, demande de mise à jour
Tous les usagers en ligne
Ping call / rappel surtaxé
Appels brefs pour inciter au rappel
Appels manqués courts, numéro 08 suspect
Grand public, consommateurs
Signes d’alerte immédiats :
- Demande de code de validation par téléphone
- Pression pour agir immédiatement sans vérification
- Invitation à cliquer sur un lien reçu par SMS
- Numéro affiché correspondant à l’agence mais message suspect
« J’ai cru être contactée par ma conseillère, j’ai validé le code et j’ai perdu des virements »
Sophie N.
Spoofing et usurpation d’identité téléphonique
Le spoofing permet d’afficher un numéro légitime sur l’écran du client, ce qui réduit sa méfiance face à l’appel. Selon la Cour de cassation, cette technique peut diminuer la vigilance du titulaire et influencer sa réaction.
La micro-manipulation verbale complète l’usurpation, l’escroc citant des opérations récentes pour convaincre la victime. Cette méthode vise aussi bien les clients de Société Générale que ceux de Crédit Agricole.
SMS frauduleux et sites miroirs (phishing)
Le SMS contient un lien vers un site miroir qui capture identifiants et codes de validation de l’application bancaire. Selon le ministère de l’Intérieur, ces liens se multiplient et ciblent aussi les clients d’Engie et de Ma French Bank.
Ne pas cliquer et appeler le numéro officiel de l’établissement reste la règle de base pour limiter la compromission. Cette mesure protège vos comptes des détournements qui suivent l’entrée des identifiants sur un site frauduleux.
En conséquence, obligations des banques et jurisprudence sur le remboursement
La connaissance des techniques éclaire le cadre légal qui gouverne le remboursement après une opération frauduleuse. Selon le code monétaire, le prestataire de paiement doit rembourser l’utilisateur en cas d’opération non autorisée.
Selon la Cour de cassation, c’est au prestataire de prouver la négligence grave du client pour se dégager de sa responsabilité. Selon la Cour d’appel de Paris, l’affichage d’un numéro d’agence peut tromper et n’implique pas forcément une faute grave.
Référence
Principe
Exception
Conséquence client
L.133-18
Remboursement en cas d’opération non autorisée
Preuve d’une négligence grave du payeur
Rétablissement du compte si remboursement
L.133-19 II
Responsabilité non engagée si détournement inconnu du payeur
Contournement des données sans faute du client
Client protégé sauf preuve contraire
L.133-19 III
Perte à la charge du payeur en cas de fraude volontaire
Négligence grave ou action frauduleuse du client
Banque peut refuser le remboursement
L.133-2
Dispositions particulières pour comptes professionnels
Convention de compte spécifique possible
Risques supportés par le professionnel
Points juridiques clés :
- Preuve de la négligence grave à la charge du prestataire
- Distinction entre fraude involontaire et négligence volontaire
- Protection renforcée pour les comptes particuliers
- Dispositions particulières pour comptes professionnels
« J’ai obtenu gain de cause après que la cour ait pris en compte l’usurpation du numéro »
Marc N.
Décisions récentes favorables aux clients
Plusieurs arrêts récents montrent une lecture attentive des circonstances par les juges, notamment en cas de spoofing. Selon la Cour de cassation, l’affichage d’un numéro usurpé diminue la vigilance et milite en faveur du titulaire.
Ces décisions influencent la pratique des banques qui doivent désormais justifier une négligence grave et la démontrer par des éléments précis. L’enchaînement jurisprudentiel offre davantage d’outils pour contester un refus de remboursement.
Recours possibles après un refus bancaire
Si la banque refuse le remboursement, déposer plainte et saisir le médiateur bancaire sont des étapes indispensables pour contester le refus. Selon la MACSF, documenter précisément les appels et SMS augmente les chances d’obtenir réparation.
Conserver captures d’écran, courriels et pièces communiquées à la banque renforce le dossier lors d’une saisine judiciaire. Cette organisation facilite la démonstration de l’absence de négligence grave du titulaire.
Pour agir, bonnes pratiques pour éviter les faux appels et signaler efficacement
Le passage à la prévention opérationnelle doit combiner prudence numérique et procédures claires avec votre banque. Les conseils pratiques permettent d’éviter les pièges employés contre les clients de Crédit Mutuel et de Crédit Agricole.
La MACSF rappelle qu’un conseiller ne demande jamais un code reçu par SMS et qu’on ne doit pas valider une opération initiée par un tiers. Ces règles simples réduisent nettement le risque d’épuisement de compte.
Mesures de protection :
- Appeler uniquement le numéro figurant sur la facture ou l’application
- Ne jamais communiquer un code SMS ou un mot de passe
- Ne pas cliquer sur des liens reçus par SMS ou mail non sollicités
- Utiliser l’application officielle pour vérifier les opérations en attente
Procédures pratiques quotidiennes
Conservez le numéro officiel de votre agence et composez-le vous-même en cas de doute. Préférez l’appel via l’application ou le numéro inscrit sur la facture plutôt qu’un rappel vers un numéro inconnu.
Si un message vous demande de confirmer une opération alors que vous n’en avez pas initié, refusez et signalez immédiatement à votre banque l’appel suspect. Cette règle vaut pour BNP Paribas comme pour Ma French Bank.
Signalement et recours opérationnels
Canal
Destinataire
Quand l’utiliser
Effet attendu
Commissariat / gendarmerie
Forces de l’ordre
Après perte financière constatée
Dépôt de plainte formel
internet-signalement.gouv.fr
Service anti-fraude
Pour signaler sites et SMS frauduleux
Analyse et blocage possible
SMS au 33700
Opérateur mobile
Pour signaler spam vocal ou SMS
Identification et blocage du numéro
0811 02 02 17
Service anti-fraude ministère
Conseil et orientation
Assistance et signalement officiel
« Après l’appel frauduleux, j’ai porté plainte et la banque a ouvert une enquête qui a aidé à bloquer d’autres opérations »
« Après l’appel frauduleux, j’ai porté plainte et la banque a ouvert une enquête qui a aidé à bloquer d’autres opérations »
Claire N.
Pour approfondir, visionnez des ressources pédagogiques qui montrent les signaux faibles des arnaques téléphoniques. Un tutoriel vidéo aide à reconnaître un site miroir et réduit le risque de clic malheureux.
« La banque doit apporter la preuve d’une négligence grave pour refuser le remboursement »
Paul N.
Consultez toujours les pages officielles d’EDF et des banques pour vérifier les adresses e‑mail et les numéros utilisés dans les communications. Cette vigilance administrative complète les gestes techniques et facilite les recours.
Source : Sarah Dos Santos, « Conseils MACSF », MACSF, 2024 ; Cour de cassation, « Arrêt du 23 octobre 2024 », 2024 ; Cour d’appel de Paris, « Arrêt du 22 mai 2025 », 2025.